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Visite du camp de Softex en décembre 2016

Tout comme le camp d'Oreokastro, le camp Kordelio Softex a vu le jour à la toute fin du mois de mai 2016. Géré lui aussi par l'armée grecque et surveillé par la police, ce camp est installé dans une ancienne usine de papier toilette abandonnée constituées de deux grandes halles accollées de 90 m par 25 m chacune soit une surface totale de 43.500 m² (photo satellitaire © Google Maps ci-après).

Ce camp, ceinturé d'un clôture grillagée et en partie barbelée de deux mètres de hauteur, est lui aussi interdit à toute visite. Il existe qu'une entrée moins surveillée à l'arrière que les réfugiés utilisent afin de raccourcir de plus de 700 mètres le chemin leur permettant de se rendre aux plus proches commerces car, là encore, ce campement est dans une zone industrielle à l'écart des lieux habités.
Plus petit que les autres campements similaires du secteur tels Sindos, Vasilika ou Oreokastro, ce hangar industriel n'a jamais permis d'abriter plus de 125 tentes, soit 600 personnes. De juin à septembre 2016, une vaste esplanade de gravier au sud-est du bâtiment avait permis l'installation de tentes extérieures, ce qui a porté la capacité du camp à 1810 personnes.

Je n'ai pu me rendre dans ce camp que de nuit et ne pouvant travailler au flash (je n'utilise jamais cet éclairage additionnel), j'ai dû travailler en lumière ambiante et là encore des pannes d'électricité ont compliqué ma tâche lors de mes deux visites. Cela explique la piètre qualité des clichés présentés. L'aménagement ne différe en rien de l'intérieur d'Oreokastro : des sols en béton, des piliers de béton, une ambiance grise et froide, des tentes accolées les unes aux autres et la nécessité, du fait d'un bâtiment encore plus sombre que les autres, de se mouvoir lampe de poche à la maison dès 17h00.

L'aménagement intérieur paraît cependant plus désorganisé que celui d'Oreokastro. On y trouve aussi deux épiciers, un café improvisé et un barbier/coiffeur. Les conditions de vie furent très longtemps mauvaises (absence d'électricité par exemple) et les réfugiés manifestèrent bruyamment en août 2016 afin d'attirer l'attention sur leur situation et dénoncer des exactions commises sur de jeunes réfugiées (kidnapping d'une jeune fille de 14 ans, tentative de viol sur une enfant de 10 ans). Même Giogio Kyritsis, le coordinateur ministériel en charge des réfugiés a reconnu en septembre 2016 que le camp de Softex était le pire de tous ceux de Grèce.

Ci-dessus et légérement bleuté au milieu en arrière-plan, le poste de garde de la police :

Lavabos extérieurs et eau froide pour la toilette :

Il y a 25 toilettes chimiques mais beaucoup sont dans un état de délabrement avancé :

 

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